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Des "noues" aux "nous"

“Les noues touchent à ce “tiers paysage” que Gilles Clément a mis en valeur […] des lieux délaissés qui accueillent une diversité
écologique surprenante, à laquelle ils font refuge, [car ils ne sont pas] quelque chose que l'on aménage, c'est quelque chose que l'on ménage. Ménager plutôt qu'aménager. Jardiner les possibles, prendre soin de ce qui est, en faire cas, le soutenir, l'élargir, le laisser partir, le laisser rêver.”
“Nouons-nous; […] On y entend que dans le mot “nous” quelque chose (mais quoi au juste?) se noue, doit se nouer et pourra donc aussi bien se dénouer; on se dit que “nous” est une affaire de liens, d'attachements, de mêlements, d'interdépendance et d'arrachements, et de démêlements et de dénouements - plutôt que d'appartenance ou d'identification. […] “Nous” ne désigne pas une addition de sujets (de “je”), [il] est le résultat d'un “je” qui s'est ouvert (à ce qu'il n'est pas), qui s'est dilaté, déposé au-dehors, élargi.”
“Chercher les noues, les nous, les nœuds, les liens mais aussi les déliaisons qu'il faut; […] Suivre la piste des Noues, […] c'est-à-dire les suivre dans leur idée, […] laisser rêver les Noues, les laisser dire leur idée, dire leur idée, leur idée de vie; et les laisser dériver, s'élargir, se répandre…”
Muriel Macé, Nos cabanes…, 2019, éd. Verdier